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La professionnalisation est un pilier structurant pour l’attractivité

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Événement
Retour sur l’édition 2024 du Salon SAPED
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Le salon des services à la personne et de l’emploi à domicile est un rendez-vous annuel permettant d’explorer les métiers du secteur, de participer à des ateliers, de valoriser ses compétences, grâce à des rencontres autour de stands d’informations mais également par la programmation de conférences. En tant que plateforme nationale de professionnalisation mandatée par la branche du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile, nous sommes reconnus et identifiés comme un acteur clé. Baptiste Lenfant, Délégué général du Groupe Domicile & Compétences, dont IPERIA fait partie, a ainsi été invité à participer à la table ronde « Peut-on se passer des 300 000 emplois à créer dans les services à la personne ? ».

Attirer, former et professionnaliser

Cette table ronde réunissait également Annie Vidal, Députée de la 2e circonscription de la Seine-Maritime, Cyril Chabannier, représentant le syndicat CFTC, Guillaume Richard, Président fondateur du groupe OUI CARE, et Mathieu Souquière, consultant et essayiste, membre de la Fondation Jean-Jaurès. Les échanges se sont d’abord concentrés sur ce qu’Annie Vidal a qualifié de « problème majeur de l’attractivité », insistant sur une demande peu satisfaite faute de professionnels. Un propos nuancé par Guillaume Richard, qui considère que ces métiers sont « attractifs car ils ont énormément de sens ». Il a insisté sur la nécessité d’« accompagner (les (futurs) salariés, NDLR) pour les former, lever les barrières pour ceux qui en ont envie ». Selon le Président de OUI CARE, il y a trois freins à cette dynamique : la mobilité, un frein langagier, et celui des compétences.

C’est sur ce dernier point que Baptiste Lenfant a partagé l’expertise d’IPERIA, insistant sur le fait que « la formation est essentielle », et rappelant que « ce n’est pas un sujet nouveau pour nous car cela fait 30 ans que nous accompagnons, que nous avons rendu visible l’invisible. 30 ans, cela représente un million de parcours accompagnés ». Le Délégué général du Groupe Domicile & Compétences a poursuivi : « Pour ces personnes, la première des reconnaissances est personnelle. La plupart d’entre elles n’ont pas de diplôme, ou parfois elles viennent d’autres pays et leurs diplômes ne sont pas reconnus. Quand elles obtiennent une certification en France, sur le plan personnel, cela change le regard qu’elles ont de leur métier. Le 2e sujet est évidemment professionnel puisqu’une certification c'est une reconnaissance de compétences. Enfin, le 3e élément, c'est la reconnaissance sociale, celle de la société qui considère ces métiers comme étant dotés de compétences, comme étant, entre guillemets, de vrais métiers ».

Baptiste Lenfant a également mis l’accent sur l’opportunité d’évoluer que représente la professionnalisation, et son impact sur l’employabilité : « Des personnes travaillent parfois dans ce secteur, exercent ces métiers, depuis de très nombreuses années. Pour elles, il y a un levier qui est essentiel, c'est la reconnaissance de l'expérience qui, au même titre qu'un parcours de formation, permet de mettre en évidence un certain nombre de compétences acquises, la capacité à répondre à différents besoins et habitudes de vie puisqu’elles ont plusieurs employeurs. Donc oui, la professionnalisation est un levier majeur, c'est un pilier structurant pour l'attractivité et pour la reconnaissance de ces métiers ».

Des salariés acteurs de transmissions et de transformation

Guillaume Richard a rebondi sur la nécessaire professionnalisation, estimant qu’en matière d’aide à la personne, « Le savoir-être ne suffit pas pour aider et le savoir-faire est nécessaire », les connaissances techniques s’avérant incontournables. Pour Mathieu Souquière, « Il faut de la formation et de l’empathie ». Annie Vidal, pour sa part a insisté sur le fait que « Les aidants naturels ne peuvent pas remplacer les professionnels. Ils forment un tout et il ne faut pas les opposer ».

L’avenir était au cœur des échanges, et notamment les questions de flexibilité et d’évolution. Cyril Chabannier a souligné les « progrès importants liés à l’intelligence artificielle » que l’aide à la personne va connaître. Ils vont apporter un gain de temps sur certaines tâches, « à condition de bien encadrer, de donner des normes et des règles ».

Sur ce sujet de l’évolution de la société et la nécessité pour les métiers du domicile de s’y adapter, Baptiste Lenfant a mis l’accent sur l’accompagnement des particuliers employeurs par leur salarié sur l’usage la tablette et du smartphone, et ce avec un double objectif : « La question de l’acquisition des compétences mais aussi celle de la transmission de ces compétences à la personne aidée, le lien de confiance qu’il y a entre l’assistant de vie par exemple, puisque c’est ce métier-là qui est visé, et la personne aidée. Cela permet d’aider à franchir certaines barrières pour ceux qui ne sont pas très à l'aise avec les nouvelles technologies, de recréer du lien social avec un certain nombre de personnes de leur entourage ».

Concernant l’Intelligence Artificielle et la robotisation qui pourraient prendre le pas sur des tâches effectuées par des salariés, le Directeur délégué de Domicile & Compétences a partagé son analyse : « Dans des régions reculées, le salarié qui vient au domicile est pratiquement le seul lien social que peut avoir la personne aidée. On parle effectivement d’intelligence artificielle, on parle de robots et d’une transformation profonde : certes les métiers vont évoluer, mais je crois profondément à l’irréductibilité de la relation humaine c’est-à-dire qu’à un moment donné, la technique ne remplacera jamais l’humain. Un certain nombre de tâches ou d’opérations très fatigantes pourront être prises en charge par les nouvelles technologies mais je pense qu’on ne pourra pas se passer de ces métiers-là ».