
Pas une région n’échappe aux tensions dans le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. Pour agir dans chacun des territoires, nous déployons de multiples actions et partenariats afin de valoriser les métiers, aider au développement des compétences, avoir un impact concret sur la professionnalisation et l’employabilité. Explications.
Des partenariats pour relever les défis du secteur
58 000 emplois à domicile ¹ seront à créer d'ici 2030 en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour répondre aux besoins croissants, notamment ceux des 80 000 particuliers employeurs considérés comme fragiles. 35 000 postes sont à pourvoir en Centre-Val de Loire, 40 000 en Bretagne, 150 000 en Ile-de-France, etc. Quel que soit le territoire, les besoins sont les mêmes et notre secteur est dans la situation paradoxale décrite par Nadège Turco, Directrice déléguée d’IPERIA, le 3 avril dernier à Lyon : « D’un côté, les besoins explosent ; de l’autre, les tensions de recrutement s’accentuent ».Pour apporter une réponse à ce défi, comme nous le faisons depuis 30 ans, mandatés par la branche professionnelle du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile, nous défendons une vision forte : « Investir dans la professionnalisation, c’est investir dans l’emploi et dans la société. Grâce à notre expertise, nous avons accompagné le secteur dans la mise en œuvre d’une véritable filière de professionnalisation. C’est une dynamique permise aussi par la présence d’un maillage territorial ».
Être présents et à l’écoute, activer des leviers concrets pour faire connaître le secteur, accompagner les (futurs) salariés vers les métiers mais aussi faire évoluer les compétences : afin d’atteindre ces objectifs, « consolider nos partenariats est primordial avec les acteurs comme France Travail, les Conseils régionaux mais aussi les départements, missions locales et tout acteur de l’emploi-formation » a complété Nadège Turco lors de sa prise de parole à Lyon.
Des conventions tripartites
Sur le terrain, notre maillage territorial se concrétise par plusieurs conventions tripartites signées avec France Travail et la Fédération des Particuliers Employeurs de France (Fepem) : dans les Hauts de France (2023), en Ile-de-France (2023), Nouvelle-Aquitaine (2024), Corse (mars 2025), et Auvergne Rhône-Alpes (avril 2025). La vocation commune est de renforcer l'attractivité des métiers de l'emploi à domicile, d’accompagner la professionnalisation et le développement des compétences, et de lancer localement des initiatives ciblées pour répondre aux spécificités de chaque territoire.Des actions de formation
En lien avec notre réseau d’organismes de formation et grâce à des partenariats avec des villes engagées dans la professionnalisation, se déploient également des actions d’envergure. C’est ainsi que chaque année, en association avec la ville de Nantes et plusieurs organismes locaux, plusieurs dizaines d’assistantes maternelles bénéficient de deux jours de formation synchronisés. Un dispositif qui a permis en 2024 à 90 professionnelles d’enrichir leurs compétences, et à plus d’une soixantaine cette année.Autre initiative concrète (et locale) en faveur du secteur, déployée notamment en territoire lorientais : l’expérimentation du certificat « Auxiliaire Entretien Cadre de Vie ». En proposant cette certification spécifique, la branche s’adresse aux publics les plus éloignés de l’emploi ou en insertion, et créé la possibilité d’intégrer le secteur grâce à un accompagnement ciblé et de qualité.
L’intégration de nouveaux publics
Rendre les métiers attractifs, les faire mieux connaître, constituent des solutions d’avenir pour notre secteur. Créer de nouvelles vocations, c’est d’ailleurs l’objectif du LabMigration pour l’emploi à domicile. Cette expérimentation vise à intégrer les populations issues de l’immigration dans le secteur, en les accompagnant par la formation vers la professionnalisation et l’emploi. Là encore, c’est à une échelle locale que ce dispositif a été mis en place, en partenariat avec des organismes de formation et la Fepem : à Marseille, en Ile-de-France, en Normandie. Sur ces trois territoires, le LabMigration a contribué former de nouveaux stagiaires aux métiers d’assistants de vie et de garde d’enfants.Le soutien des échanges à échelle locale
L’action territoriale en faveur de l’emploi à domicile se caractérise aussi à travers les Relais Assistants de Vie (RAVie), fruits d’une convention signée avec la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Actuellement implantés sur plus d’une trentaine de territoires à travers la France, ils permettent à des assistants de vie qui travaillent auprès des personnes dépendantes ou en situation de handicap à leur domicile, de bénéficier d’interactions et d’une montée en compétences.Un accompagnement vers l’emploi
« Changer de métier, se qualifier, trouver un emploi, etc., cela demande un soutien adapté et accessible. C’est dans cette optique que nous avons créé le Conseil en Orientation et en Évolution Professionnelle Sectoriel (COEPS) ». Et notre COEPS, dont Nadège Turco a rappelé la vocation à Lyon le 3 avril dernier, évolue. Déjà accessible à tous, quel que soit son lieu de résidence, en liaison téléphonique ou en visioconférence, le COEPS se mobilise aussi sur le terrain sous la forme d’ateliers d’aide à la recherche d’emploi. Actuellement déployé avec les stagiaires du LabMigration à Marseille par nos conseillères, ce « Boost Lab » permet d’assurer un suivi, répondre aux questions, relire un CV ou une lettre de motivation, préparer un entretien, etc.La mobilisation du COEPS dans les territoires s’ajoute à celle des équipes qui œuvrent au quotidien auprès du réseau des organismes de formation, auprès des partenaires institutionnels, mais aussi des salariés et des particuliers employeurs. Ces métiers de l’humain, indispensables à notre société, ne pourront rayonner demain sans une expertise tout-terrain.
¹FEPEM
² France Travail