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« Bien vieillir » : assistant de vie, un métier en mutation au cœur du maintien à domicile des personnes âgées dépendantes

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Emploi
« Bien vieillir » : assistant de vie, un métier en mutation au cœur du maintien à domicile des personnes âgées dépendantes
« Bien vieillir » : assistant de vie, un métier en mutation au cœur du maintien à domicile des personnes âgées dépendantes
Au plus fort de la pandémie de Covid-19, nombreux sont les assistants de vie, bien qu’en première ligne face à la maladie, qui ont poursuivi l’accompagnement des personnes les plus fragiles à leur domicile, en respectant les gestes barrières. Aux yeux du grand public, la crise sanitaire a mis en lumière ces professionnels de l’ombre, mais pour combien de temps ? Qu’est-ce qui fait d’eux des acteurs du care, au sens de « prendre soin », aujourd’hui ? Quel rôle jouent-ils dans l’accompagnement du grand âge et le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes ?

Un métier à forte dimension humaine

L’assistant de vie accompagne à domicile la personne dépendante dans les actes de la vie quotidienne et participe à la chaîne du soin qui se forme autour d’elle. Au-delà de la maîtrise des gestes techniques, de la prévention et de la sécurité, ce métier requiert de multiples qualités et compétences comportementales (communication, capacité d’adaptation, écoute, organisation…) qui lui confèrent toute sa densité et sa richesse. En savoir plus sur le métier


Bienveillance, confiance et compétence. A eux seuls, ces trois mots résument bien la relation de travail qui se noue entre le particulier employeur et l’assistant de vie. Une relation si particulière, incarnée à merveille par Georgette Chaverot, 87 ans, et Valérie Charbonniéras, son assistante de vie : deux témoignages à découvrir en vidéo.

Un métier d’avenir, qui offre des perspectives d’emploi

De plus en plus de personnes âgées font le choix du maintien à domicile, par conviction le plus souvent. Au regard des projections démographiques, 660 000 postes pour accompagner le grand âge seront à pourvoir dans les 10 ans à venir[1].

La reconnaissance du métier d’assistant de vie et son attractivité sont au cœur de l’engagement de la branche professionnelle des salariés du particulier employeur et du travail mené par IPERIA, à ses côtés, depuis 25 ans. En effet, c’est en valorisant les compétences attachées à ce « métier du lien », ce métier d’empathie, que l’on fera changer le regard que la société porte dessus (et sur nos aînés par la même occasion). Derrière les perspectives de carrière, les ambitions sont claires :
  • Faire naître des vocations et attirer des jeunes dans le secteur
  • Donner des envies de reconversion vers cette profession

Il s’agit de relever ensemble le défi de la transition démographique qui est en marche et de permettre aux Français d’avoir le choix de vieillir chez eux comme ils sont plus de 83% à l’exprimer[2].

Un métier en mutation, qui répond aux besoins de nos aînés

Selon Baptiste Lenfant, directeur général d’IPERIA, l’assistant de vie à domicile constitue un maillon essentiel du maintien à domicile « en tant qu’acteur de transmission, de coordination des soins, mais aussi de lien social. » A l’aune de ces trois dimensions et des compétences dont elles relèvent, on mesure le rôle clé des assistants de vie auprès de nos aînés :
  • L’assistant de vie est acteur d’accompagnement au changement par son rôle de transmission. On peut évoquer notamment la transition numérique ou encore les enjeux écologiques, où la relation de confiance peut conduire à mieux appréhender de nouveaux usages et à faire évoluer certaines pratiques. Selon une étude réalisée récemment par IPERIA, 59% des assistants de vie estiment qu’un renforcement des compétences numériques est nécessaire pour l’exercice de leur métier. Ils sont 70% à souhaiter pouvoir mieux accompagner leurs particuliers employeurs dans l’usage du numérique. Consulter les résultats de l’étude.
  • Dans la coordination des parcours de soins entre les différents acteurs et les différents espaces, l’assistant de vie a une place centrale. Agissant en lien avec la famille, le personnel soignant et le particulier employeur, il capitalise, centralise les informations pour accompagner la coordination de ceux qui agissent en faveur du bien-être de la personne dépendante. La bonne connaissance de son environnement et son contact régulier avec les maladies qui surviennent du fait du grand âge lui permettent d’être l’un des garants bienveillants et compétents du maintien au domicile.
  • Par sa présence simplement ou par son intervention plus largement, l’assistant de vie est créateur de lien social pour la personne dépendante : rupture de l’isolement, maintien de l’autonomie par l’organisation d’activités sociales et/ou de loisirs, accompagnement de la fin de vie.

« Ce sont autant de compétences qui ne sont pas suffisamment valorisées aujourd’hui et qui pourtant révèlent toute la valeur de la dimension humaine de ce métier, insiste Baptiste Lenfant. Faire reconnaître les compétences des professionnels permet de contribuer à légitimer cette partie de l’activité qui demeure souvent invisible. »

C’est pourquoi il faut redonner de la visibilité aux personnes âgées, comme à leurs assistants de vie. En cette période trouble nourrie d’incertitudes, les « métiers du lien », peu valorisés jusqu’alors, reviennent sur le devant de la scène, forts de leur essentialité. Le métier d’assistant de vie incarne un besoin sociétal de premier ordre, et dont les mutations nécessitent la mise en œuvre de processus accélérés de formation et d’accompagnement, déjà engagés par IPERIA.

[1] Service prospective IRCEM, 2016.

[2] Sondage FEPEM, SCA Le domicile, un enjeu citoyen ? réalisé en mai 2016.